St-Maurice

Mercredi 24 Avril 2024

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Particularités naturelles de Saint-Maurice

La falaise calcaire qui surplombe la ville de St-Maurice impressionne plus d’un visiteur. Les roches calcaires qui la constituent proviennent de la sédimentation d’organismes marins (coraux…), avant que la chaîne alpine n’émerge des flots, poussée par la plaque continentale africaine. Les squelettes et coquilles de ces organismes ne sont pas reconnaissables ici, car réduits en fine poudre avant de s’accumuler.

Les éboulis à la base de la falaise sont principalement colonisés par des érables à feuilles d’obier, des frênes, des hêtres et quelques tilleuls, auxquels se mêlent des épicéas. Sur les replats s’accrochent des lambeaux de prés secs, des buissons et des chênes rabougris. Au premier printemps, ce sont les cornouillers mâles en fleurs, qui colorent la falaise de taches jaunes.

Exposées à l’Est et au Sud-Est, les falaises bénéficient surtout de l’ensoleillement matinal. Les conditions de chaleur et d’aridité qui en résultent permettent à de nombreuses espèces spécialisées de subsister. Parmi les reptiles, c’est le lézard des murailles que l’on aperçoit le plus facilement, se chauffant sur les dalles rocheuses. Les prairies sèches au sommet de la falaise abritent cependant un petite population de lézards verts, très rares dans le Chablais.
La falaise sert de site de reproduction pour plusieurs espèces d’oiseaux liés aux rochers : le faucon pélerin et le grand corbeau, qui utilisent des replats abrités pour leur nidification, l’hirondelle des rochers et l’hirondelle de fenêtre, qui maçonnent leur nid sous un surplomb, le bruant fou, qui construit son nid dans les bandes herbacées et broussailleuses… En hiver, il n’est pas rare d’apercevoir le tichodrome échelette, petit oiseau aux ailes couleur bordeau et pourvu d’un bec recourbé, qui niche en général dans les falaises rocheuses d’altitude. Des chamois sont très occasionnellement observés dans la falaise.

Parmi les nombreuses plantes thermophiles qui se développent dans les fissures, figurent plusieurs espèces rares comme par exemple la rue des jardins et la giroflée. Les quelques torrents, flaques et étangs de la commune, abritent plusieurs espèces de batraciens, dont la discrète salamandre tachetée, qui atteint ici la limite de son aire de répartition vers l’intérieur du Valais (elle n’existe pas dans le Valais central).

Quelques couples de choucas des tours, petits « corbeaux » noirs à la nuque grise, nichent ci et là dans la ville et ses abords (clocher de l’Eglise St-Sigismond, vieux pont sur le Rhône…). Le choucas est un oiseau considéré comme très menacé sur le plan Suisse. La colonie de St-Maurice reste actuellement la dernière de tout le Valais romand ! Autrefois relativement répandu le choucas a souffert de l’intensification des pratiques agricoles en plaine (raréfaction des gros insectes qui constituent sa nourriture). Il ne faut pas confondre les choucas avec les chocards, de taille et de couleur générale identiques, mais pourvus d’un bec jaune et de pattes rouges. Ces derniers sont fréquents en montagne. Durant la mauvaise saison, ils descendent tous les jours des Dents du Midi, pour animer St-Maurice de leurs vols acrobatiques.

Sur le cône de déjection du Bois-Noir, qui résulte des alluvions déposées par les crues du Torrent du St-Barthélémy, s’est développée une forêt de pins sylvestres, parsemée de frênes, d’érables et de bouleaux. Le pin sylvestre est une essence qui n’est concurrentielle que dans des conditions extrêmes : il supporte la chaleur, la sécheresse, le froid, des sols très minces, très minéraux ou très humides. Mais dès que les conditions deviennent plus propices, le pin, espèce pionnière avide de lumière, cède peu à peu sa place à d’autres essences.

Contrairement à l’autre grande pinède valaisanne de plaine, le Bois de Finges, où les conditions d’aridité extrême empêchent d’autres arbres de se développer pleinement, la pinède du Bois-Noir, évolue avec le sol qu’elle a colonisé. Les alluvions grossiers sont peu à peu enrichis d’une couche d’humus. Sapins blancs, épicéas et divers feuillus se mêlent progressivement aux pins et, à long terme, finiront par les supplanter si le sol n’est pas remanié. La forêt du Bois-Noir est une pinède à bruyère, qui se caractérise par une très grande richesse en buissons divers. C’est au premier printemps que fleurit la bruyère, formant par endroits de denses tapis teintés de rose. Dans le sous-bois, on peut observer localement une petite plante rare et discète : le cyclamen pourpre (Cyclamen purpurescens).
Cette pinède joue un rôle refuge important pour la grande faune. Chevreuils et cerfs peuvent y être observés. L’autoroute qui la traverse coupe malheureusement une voie de transit autrefois empruntée par le gros gibier.
Dans le Bois-Noir coule l’un des derniers tronçon de Rhône sauvage avec celui de Finges. Son lit graveleux accueille le frai de la truite de lac. Celle-ci remonte le Rhône depuis le Léman pour venir se reproduire dans les rares endroits qui lui conviennent encore.

DROSERA SA
Jérôme Fournier. biologiste

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Information ForêtSuisse novembre 2019

 

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